Insertion et réorientation des jeunes : ce que nous apprend la Génération 2017
Insertion et réorientation des jeunes : ce que nous apprend la Génération 2017

Insertion et réorientation des jeunes : ce que nous apprend la Génération 2017

Le Céreq suit depuis de nombreuses années les parcours des jeunes sortis du système éducatif grâce à ses enquêtes Génération. Celle consacrée à la Génération 2017 (jeunes sortis de formation initiale en 2016-2017), apporte un éclairage précieux sur l’insertion professionnelle, trois puis six ans après leur sortie d’études (enquêtes 2020 et 2023).

Points saillants

Insertion professionnelle

L’enquête permet de mesurer les taux d’emploi, de chômage, ou de reprise de formation selon le niveau de diplôme et le cursus initial (voie scolaire ou alternance), et met en lumière les inégalités liées à l’origine sociale. Elle valorise aussi l’effet bénéfique de l’alternance sur la qualité de l’emploi (accès au CDI, temps plein…).

Réorientations précoces

Entre 2020 et 2023, un quart des diplômés de 2017 ont envisagé un changement professionnel ou de parcours et ont entrepris des démarches de réorientation. Ces démarches incluent notamment : 32 % ont repris des études ou formations, 25 % ont utilisé leur Compte personnel de formation (CPF), 15 % ont eu recours au Conseil en évolution professionnelle (CEP), 20 % se sont inscrits en mission locale, 68 % ont eu recours à Pôle emploi. Ces chiffres soulignent l’importance d’un accompagnement adapté, flexible et orienté vers les jeunes dans les années suivant leur sortie de formation initiale.

Changer de métier, un vrai projet de vie

Pour 93 % des jeunes concernés, il s’agit d’un changement de métier et pour 83 %, d’un changement de secteur.

Certains profitent de cette réorientation pour :

🚀 Devenir indépendant·es
🌍 Changer de région ou de ville
🔄 Repenser complètement leur projet de vie
C’est souvent un nouveau départ, plus qu’une simple reconversion.

Les principales motivations

Les raisons de se réorienter sont variées et très personnelles :

💖 Intérêt pour un autre domaine – 84 %
🌱 Recherche de sens dans son activité – 77 %
⚖️ Meilleur équilibre vie pro / vie perso – 67 %
💶 Rémunération jugée insuffisante – 58 %

À noter : la crise sanitaire de 2020 a également renforcé cette quête de sens et ce besoin d’équilibre chez de nombreux jeunes.

Quand l’insertion échoue

Les jeunes ayant connu le chômage ou des contrats précaires sont plus enclins à se réorienter.

D’autres facteurs jouent un rôle :

  • Problèmes de santé
  • Manque de soutien familial
  • Responsabilités parentales précoces.

Ces difficultés peuvent transformer la réorientation en nécessité, mais aussi en opportunité de rebond.

Une période d’instabilité avant le rebond

Entre 2020 et 2023, les jeunes en réorientation ont passé moins de temps en emploi (66 % contre 79 %) et connu plus de périodes de chômage. Mais la persévérance paye :

  • 92 % sont en emploi après leur réorientation
  • 95 % se disent épanouis dans leur nouvelle activité

📖 Pour en savoir plus : Article du Céreq sur les réorientations précoces

Pourquoi ces résultats sont utiles au RAJ?

  •  L’enquête montre que l’insertion n’est pas linéaire et qu’un soutien est essentiel jusqu’à plusieurs années après la sortie du système scolaire.
  • Ils montrent que la réorientation peut être valorisée comme un choix réfléchi et positif.
  • Les données sur la réorientation montrent que beaucoup se tournent vers des dispositifs (CPF, CEP, mission locale…) — autant de leviers à renforcer ou à promouvoir.
  • Les différences selon diplôme ou origine sociale permettent d’adapter les accompagnements, notamment pour les publics les plus fragilisés.
  • Ces résultats permettent aussi d’appuyer les stratégies des acteur·rices jeunesse auprès des financeurs, élu·es ou réseaux de partenaires.

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