6 QUESTIONS À...
Vous les avez peut-être croisés sur les horizons mayennais, au détour d’une rue ou d’un événement, depuis une décennie ou sur ces dernières semaines… Ils jouent sur le terrain de l’éducation populaire ou de l’éducation nationale. Ils sont acteurs de la jeunesse mayennaise, et nous avons décidé de vous les présenter. Dans notre format 6 questions à… découvrez ces professionnel.le.s, parfois dans l’ombre, qui œuvrent en Mayenne, tous animés par la même volonté : agir pour le bien-être de la jeunesse sur notre territoire.
INTERVIEW AVEC
MATHILDE PATEYRON
Responsable Pôles Mobilité et Information à la Maison de l'Europe en Mayenne
Passionnée par les langues étrangères, Mathilde Pateyron œuvre chaque jour dans son métier pour mettre en valeur l’action de l’Union Européenne. Dans ce nouvel épisode “6 questions à…”, la responsable Pôles Mobilité et Information de la Maison de l’Europe 53 nous présente les actions réalisées pour favoriser la mobilité des jeunes mayennais.
Mathieu Péan : Mathilde, vous êtes responsable Pôles Mobilités et Information, quelles missions se cachent derrière cette appelation ?
Mathilde Pateyron : C’est un poste plutôt polyvalent ! Dans un premier temps, je m’occupe de tout ce qui concerne la coordination de la mobilité internationale des jeunes, de l’accueil des volontaires européens dans notre asso, mais aussi dans les structures partenaires, par exemple, l’Habitat Jeune Laval, la Maison Familial rurale à Craon ou encore l’Info Jeunes de Mayenne. Je m’occupe également de l’accueil et de l’envoi des jeunes vers l’Europe. Au sein de l’association, il y a un aspect important de mobilité avec des interventions dans des structures jeunesses, de l’aide pour des jeunes dans leurs recherches ou autre… Je suis également manager du Label direct. C’est un Label qui nous est attribué par la Commission Européenne, faisant de nous un relais important. Dans le cadre de ce Label, nous gérons un centre d’information et de documentation qui est à l’entrée de notre structure.
M .Péan : Cet accompagnement vous le réalisez à la Maison de l’Europe. Qu’est-ce qui caractérise cette association de mobilité européenne ?
M.Pateyron : Au quotidien, le constat est clair : les gens ne savent pas à quoi sert l’Union Européenne. Ça leur paraît trop éloigné, mais ça a un vrai impact sur leurs vies. C’est là, qu’on arrive ! Notre rôle, c’est d’expliciter l’action de l’Union Européenne, de sensibiliser les Mayennais sur son fonctionnement, sur l’interculturalité, et aux valeurs qu’elles portent. Ça passe aussi par l’accompagnement des jeunes à partir en Europe puisque, rien de mieux que d’y voyager pour se sentir citoyen européen. Il y a également le programme de Corps Européen de Solidarité que nous gérons et qui permet aux jeunes de faire des missions en Europe. On organise aussi des évènements grand public ou avec des établissements scolaires, des médias, des élu.e.s locaux… On fait des interventions pour expliquer l’Union Européenne, les institutions, le fonctionnement interne de l’UE, de la maternelle jusqu’au niveau supérieur. On intervient aussi dans des structures jeunesses… Et puis, il y a tout ce qui est en ligne, c’est-à-dire, la gestion de nos réseaux sociaux et de notre site Internet.
M.Péan : On dirait presque que vous avez toujours été passionné par l’Europe pour faire ce métier !
M.Pateyron : En réalité, j’ai toujours été passionnée par les langues étrangères, surtout l’anglais, l’allemand, et le rapport entre les cultures… Je ne savais pas ce que je voulais faire, je savais uniquement que je ne voulais pas être prof ! (rire) J’ai fait une licence en langues étrangères appliquées et au fil de mes stages, j’ai intégré le monde associatif et de l’éducation populaire. Mon premier stage était dans un institut français en Allemagne, ensuite, j’ai fait un Master franco-allemand d’études interculturelles européennes, labellisés par l’Université franco-allemand. C’est un double diplôme : j’ai eu le diplôme français et allemand. J’ai fini mes études par un stage dans une Maison de l’Europe près de Metz en Lorraine. C’est là-bas que j’ai découvert ce monde. J’ai enchaîné avec un service civique de dix mois à Gradignan à la Fondation de l’INFA où j’étais au service europe de formation. C’était une expérience riche qui m’a permis de découvrir les mobilités Erasmus+. Aujourd’hui, si je fais ce travail, c’est que mon cursus universitaire a été ponctué de mobilités et ça m’a marqué. Ma première mobilité, c’était en deuxième année de licence : je suis allée en Allemagne à Augsbourg pendant un an. Ça a été la plus belle expérience de mon parcours.
M.Péan : Pour en revenir à cette mobilité justement, vous gérez, à la Maison de l’Europe, un dispositif de mobilité, c’est ça ?
M.Pateyron : Oui, effectivement, c’est l’Union Européenne qui nous subventionne pour nous charger du programme de volontariat européen CES – Corps Européen de Solidarité – qui a pour but de permettre aux jeunes de 18 à 30 ans de partir en Europe pour faire une mission de volontariat. Ceux qui partent dans ce cadre reçoivent donc de l’argent de poche tous les mois en fonction du pays pour payer les dépenses quotidiennes. Les frais de déplacement, de logement, de subsistance et d’assurance médicale sont payés. Mais… Nous n’accompagnons pas les jeunes uniquement sur le CES. À la Maison de l’Europe, nous sommes ouverts au public et on informe les jeunes sur tous les dispositifs qui existent pour partir à l’étranger. On propose plusieurs accompagnements aux jeunes : de l’aide pour leurs candidatures, leurs CV, leurs lettres de motivation… Pour l’écrire en anglais par exemple ! On les accompagne aussi dans leurs recherches de stages, en pair ou en volontariat.
M.Péan : Quels sont les projets à venir à la Maison de l’Europe ?
M.Pateyron : L’année prochaine, il y aura les élections européennes donc nous aurons des interventions pour sensibiliser les jeunes aux votes. Nous souhaitons évidemment continuer les activités quotidiennes avec l’animation, accueillir et envoyer des volontaires dans de nouvelles structures… Nous avons aussi un gros projet qui a été accepté en fin d’année 2022 que nous allons mettre en place qui s’appelle « Europe Express ». Financé par la Commission Européenne en France, ce projet va avoir lieu en trois phases. La première phase est en train de commencer : c’est une grande consultation citoyenne sur l’Union Européenne en partenariat avec Ouest-France, c’est à la fois sur les connaissances et les avis de l’UE. Après Ouest-France, ce sondage sera distribué dans les établissements scolaires via des flyers, des sets de table, etc. Il y a des lots à gagner : pour les adultes, c’est un voyage, pour les jeunes, un vélo. Les deux sont d’une valeur de 300 euros ! La deuxième phase sera une journée d’information départementale avec des collégien.ne.s et lycéen.ne.s : nous proposerons des animations en fonction des résultats obtenus dans la première phase. La troisième et dernière phase se déroulera le 6 mai, nous proposerons une course avec des minis-rails dans Laval agglomération avec 27 étapes correspondant aux 27 pays membres de l’Union Européenne. Le binôme qui aura accumulé le plus de points pourra gagner un ticket de train permettant de voyager en Europe de manière illimité sous un certain nombre de jours !
M.Péan : Quel conseil donneriez-vous à un jeune de Mayenne qui souhaite s’engager et partir à l’étranger vers un autre pays de l’Union Européenne ?
M.Pateyron : Un conseil ? (Elle réfléchit un moment) Déjà, de ne pas hésiter, de ne pas se mettre des barrières ! Tout dépend des profils et des types de mobilités qu’un jeune veut faire. Il y a des freins différents en fonction de sa famille, des moyens financiers et matériels… Au final, le meilleur moyen, c’est de se renseigner à la Maison de l’Europe ! Ça permet à un jeune de voir qu’ils existent de multiples possibilités accessibles à tous et toutes. Le volontariat européen, par exemple, est gratuit et financer. Si les jeunes se mettent des freins, ils ne partiront jamais et nous en connaissons beaucoup qui regrettent de ne pas être partis.
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